jeudi 3 janvier 2008
Un frère bien encombrant (2)
Scène quotidienne en période de mercato : plusieurs joueurs (comme Maoulida à Lens) ont aujourd'hui posé pour la première fois en 2008 un pied dans leur centre d'entraînement.
Attendu ce matin, le milieu de terrain anglais de Newcastle, Joey Barton, n'a quant à lui finalement pas repris l'entraînement aujourd'hui. Sauf qu'il ne s'agit là ni d'un transfert raté, ni de la conséquence d'un stage en équipe nationale. Le décision ne vient ni du club, ni du joueur, ni même de son agent. Elle est le fait d'un juge qui a décidé de prolonger l'incarcération de Joey Barton jusqu'à la date de son procès (le 16 janvier) pour voie de fait et rixe.
Il y a cinq jours, le footballeur a dû quitter son luxueux domicile pour une résidence nettement moins accueillante. "Vous êtes un danger pour la sécurité du public. Je dois prendre cela en considération, vous envoyez des coups de poing sans aucun discernement", a expliqué le juge vendredi dernier.
Barton collectionne en effet une longue série d'agressions en tout genre, faite de piéton renversé et de cigare écrasé dans l'oeil. Le Français Ousmane Dabo n'est pas prêt de l'oublier.
Il faut dire que depuis son enfance passée dans le quartier difficile de Huyton à Liverpool, son environnement n'est pas propice à un développement tout-à-fait équilibré. Le paroxysme : en 2005, son demi-frère, Michael, est condamné à dix-sept ans de prison pour avoir tué avec une hache à glace un jeune de 20 ans, Anthony Walker. Circonstance aggravante : Walker est noir, et les motivations racistes du crime apparaissent au cours de l'enquête. Alors que son demi-frère était en fuite, Joey lui avait lancé un appel par média interposé : "Tu dois te rendre pour que la famille Walker puisse faire son deuil d'Anthony, et parce que tu sais, au fond de toi, que c'est la chose à faire."
Un environnement compliqué (son cousin est en prison et son frère est impliqué dans l'affaire qui l'a conduit en prison) et un casier judicaire qui s'étoffe. De quoi perpétuer la légende, malgré l'afflux de joueurs étrangers en Premier league, du footballeur britannique alcoolique et violent, mais pour qui l'amour du maillot et le don de soi ont encore un sens.
Joey Barton en vidéos :
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