mercredi 28 novembre 2007

A quand le Grenelle de la biochimie cellulaire?


Déjà, au départ, l'idée était loin d'être excellente. Pourquoi faire référence aux accords de Grenelle lorsque l'on organise un débat sur l'environnement?

Une idée, trois incohérences
- En 1968, les accords signés en pleine crise avaient pour nom "accords de Grenelle" car ils avaient été négociés dans l'enceinte du ministère du Travail, situé... rue de Grenelle. Logique implacable. Le Grenelle de l'environnement s'est, quant à lui, déroulé au ministère de l'Ecologie, avenue de Ségur...

- Les accords de Grenelle avaient pour but de résoudre une crise sociale, ont abouti entre autres à une augmentation du SMIG de 25% et à une baisse du temps de travail (40 heures à l'époque). Pas grand chose à voir donc avec l'environnement. Nicolas Sarkozy aurait mieux fait de rebaptiser "Grenelle des régimes spéciaux" les négociations actuellement en cours.

- Ces accords de mai 68 ont constitué un échec retentissant puisqu'ils n'ont pas réussi à provoquer la fin des grèves et qu'il aura fallu attendre les élections législatives anticipées pour que la crise se résolve. Pas vraiment une référence en matière de négociations.


Des barricades de mai 68 aux terrains de Ligue 1
Alors quel intérêt pour Sarkozy (qui rappelons-le souhaitait "liquider l'héritage de 68") d'employer cette dénomination? Le Président, abusant de l'analogie entre crise de 68 et crise environnementale, a voulu s'imposer comme l'homme providentiel, le premier à avoir le courage de s'attaquer à la crise et, qui plus est, en la résolvant par le dialogue et la négociation. Et pour que sa bravoure rentre bien dans la tête de tous les Français, il a su mobiliser les médias autour de l'évènement et fait appel à une énième référence historique (après Jean Jaurès, Guy Môquet et consorts).

Beau succès en tout cas pour cette opération de com' puisque tout le monde veut son Grenelle. Insertion, audiovisuel, santé, football... La liste est longue. Enfin, tout ça a le mérite de faciliter la tache des collégiens et lycéens du futur qui n'auront aucun mal à mémoriser le nom des accords ou réunions politiques à venir. Tous s'appelleront "Grenelle".

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