Voici une analyse (signée Christian Salmon) plutôt pertinente des stratégies de communication mises en place par Nicolas Sarkozy et son fidèle conseiller, Henri Guaino, dont une des oeuvres majeures restera sans doute le discours de Dakar. Et on se rend compte que derrière son costume bien terne et son air coincé, Henri cache bien son jeu.
Guaino est tout sauf un dangereux idéologue. C'est un bon petit soldat qui met au service de Sarkozy un discours sur la France qui traîne depuis la IIIème République.
Il s'inscrit dans un dispositif de com tout à fait à l'américaine. Ce qui caractérise celui-ci, c'est avant tout la recherche de la sensibilisation émotionnelle. La lecture de la lettre de Guy Môquet doit se comprendre ainsi. Elle n'a pas plus de rapport avec le travail de mémoire qu'une chanson de Johnny Hallyday. L'important, ce n'est pas la célébration de la Résistance, c'est la communion collective dans les larmes.
Ce qui rapproche Sarkozy et Guaino, au bout du compte, c'est leur fascination pour le spectacle. Tous deux restent deux gamins éblouis par les phénomènes d'émotion collective, qu'ils soient de l'ordre du show-business ou de la politique. Je pense à ces moments incroyables de campagne où l'on a pu voir Guaino mimant du bout des lèvres les discours que son mentor était en train de prononcer.
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