samedi 1 décembre 2007

Un rêveur pas si doux que ça


Un illuminé, un doux rêveur, un don Quichotte à l'ambition extravagante. Véhiculée par les Guignols, cette image a été confortée par la décision de François Bayrou de se lancer à l'assaut de le présidentielle. Une image alimentée par la volonté martelée à longueur de discours de faire de la politique autrement, de dépasser le clivage gauche/droite et les routines politiciennes.
A cela s'ajoute le parcours universitaire et professionnel du chef du Modem, agrégé de lettres classiques et biographe d'Henri IV, qui finit de conforter cette image d'intellectuel n'ayant pas vraiment les pieds sur terre.


Mais, loin de la marionnette de latex et des prises de parole publiques, c'est une tout autre image que François Bayrou dégage au fil des années. Arrogant, mégalomane, opportuniste, manipulateur...
Les hommes politiques qui l'ont côtoyé puis quitté (et ils commencent à être nombreux), qui ne se caractérisent pas pourtant en règle générale par des positions radicales ou agressives, ont souvent des mots très durs envers le centriste.
Le site Internet du Monde en a répertorié une partie. En voilà deux extraits assez symptomatiques.

Lorsque je lui ai annoncé ma volonté de me présenter sur la liste UMP à Paris, il a dit : "Décidement, j'aurai un destin à la de Gaulle!" Les statuts préparés pour fonder le Modem sont soviétiques. Bayrou nomme tout le monde, y compris les responsables départementaux. Lors de la création du MoDem, je pensais que les zones de faiblesse de cette formation pouvaient être corrigées collectivement, pas en catimini. Il aurait fallu de la démocratie interne.
Jean-Marie Cavada

Lorsqu'il était mon directeur de campagne pour les élections européennes en 1989, il était intrigant, opportuniste. Il n'a pas changé. Il était convaincu qu'il était touché par le doigt de Dieu et qu'il était évidemment prédestiné à devenir un jour président de la République. C'est un traître, sûrement, mais aussi un illuminé.
Simone Veil

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